dimanche 29 avril 2012

De Naivasha à Nakuru...

Bonjour à tous,

Il semble s'être passées des décennies depuis cette escapade vers le Nord avec Gaël et Alexia et je me dois d'en faire le récit avant de m'attaquer au séjour de mon frère et Julie ici.

Donc, en effet, pour finir le séjour déjà bien rempli de nos Sarthois, nous nous sommes embarqués dans la vallée du Rift pour trois jours, histoire de faire deux petits safaris. Il y a eu de l'action et des vues à couper le souffle, je peux vous le garantir.

Tournage de clip en descendant l'escarpement
Pour commencer, nous avons pique-niqué sur Crescent Island, histoire d'être en communion avec la nature en dehors de l'habitacle d'une voiture.
Martin-pêcheur pie
Héron goliath
Aigle pêcheur en préparation pour le décollage
Alexia est complètement stupéfaite de voir les oiseaux de si près!
Parce que les pique-bœufs ne s'en remettent pas seulement aux animaux sauvages!
On aurait presque pu les caresser!
Les cobes prennent un bain!



Nous quittons Crescent Island pour nous diriger vers Nakuru, un peu au dernier moment il faut bien l'avouer. Nous étions sensés dormir dans le parc mais le manque de panneau dans la ville nous empêche d'atteindre les portes assez rapidement. Du coup, nous avons tourné en rond pour trouver un hôtel décent et pas trop cher. Résultat des courses, nous avons fini dans la mission anglicane!!! Crucifix au dessus du lit et tout le blablabla, nous nous sommes échappés pour manger dans un resto éthiopien avant de nous endormir la Bible à la main...
La Lune à 5h30
Après un réveil plus que matinal et un petit déjeuner digne des plus grands restos, nous nous dirigeons finalement vers Nakuru, le parc à l'entrée la plus chère du Kenya. 80$ pour admirer le paysage, ça fait un peu mal aux fesses alors nous tentons l'impossible: faire entrer Alex avec une fausse carte de résident empruntée à une collègue. Après une discussion d'une heure, on nous laisse rentrer sans payer, nous expliquant qu'ils vont vérifier nos informations avec l'immigration...
Merle métallique, ou le début d'un safari oiseau!

Sublime entrée dans le parc

Buzzard augure
Irrisor moqueur
Les acacias se ferment sur eux quand ils sont brûlés.
Je vous fais cadeau de mon meilleur profil!
Mélange de poils et de plumes sur le lac
Vous savez qu'aucun de mes potes n'a les mêmes rayures que moi?
Nakuru, paradis des rhinos blancs!
Sans les 10 bus arrêtés au milieu de la route, nous l'aurions sûrement loupé
!
Spatules d'Afrique
Quelques flamands roses mais le gros de la troupe est à Bogoria.
On en vient presque à se dire que ça vaut $80!
Jeune aigle martial
Souimanga de Hunter
Une petite dernière avant de reprendre la route!


Trois des grands de la savane plus tard, on nous attendait, comme promis, à la sortie! Alexia a eu le droit à un interrogatoire en anglais qui nous faisait couler de plus en plus profond... Au final, après nous faire menacer de passer la nuit au niouf, elle a payé plein pot!!!

Nous passerons la nuit à Naivasha, avec comme ambition de monter Longonot le lendemain. Il faut croire que nos jambes étaient encore bien fatiguées puisque, après une grosse mat' qui se mérite, nous avons larvé au son des inséparables et des ibis.

Le départ fut émouvant, on ne quitte pas comme cela les potes, surtout après avoir partagé tant de choses. Quel séjour en tout cas! Par contre le mois d'avril a dû être très calme en Sarthe car j'ai un peu ruiné mes visiteurs! Merci beaucoup de votre passage Alex et Gaël, c'était vraiment trop cool de vous faire découvrir le Kénya et partager un petit moment de ma vie ici.

Pour moi, journée de repos forcé le lendemain puisque c'est le lundi de Pâques (j'avais prévu de faire plein de trucs mais bon...) et arrivée de la familia :-) Je m'en vais de ce pas trier les photos pour essayer de vous raconter nos aventures au plus vite.

Des bises à vous tous.

Kka xx

jeudi 5 avril 2012

Le Mont Kénya nous extasie!

Bonjour à tous,

Je profite de ma journée en solitaire pour mettre quelques nouvelles de cette dernière semaine au Kénya. Il faut bien dire qu'elle fut des plus dépaysantes et m'a certainement permis de mettre l'école loin à l'arrière de ma tête.

Comme beaucoup d'entre vous le savez, Gaël et Alexia ont décidé d'exploser leur compte en banque et de venir passer quinze jours chez moi. Premier voyage en Afrique noire pour tous les deux, je peux vous promettre qu'ils s'en sont pris plein les mirettes et qu'il fut dur de se séparer à l'aéroport hier soir.

Le but premier de leur voyage était l'ascension du Mont Kénya, réalisée sous cinq jours et peu de sommeil. Ce fut une expérience intense, hors du commun, émouvante à souhait. J'espère que les photos et le récit ci-dessous sera à la hauteur de cette randonnée en haute altitude.

Day One: En route pour Nanyuki

Les routes kényanes sont toujours un grand bonheur et un grand hasard. Il faut prévoir beaucoup de temps pour arriver à destination, peu importe la direction. Aujourd'hui, nous prenons la route du nord-est, contemplant tous les 20km les différentes spécialités locales et les paysages changeant constamment.

La région du riz

Parfois les arrières de camion parlent pour nous...

Les pieds dans deux hémisphères!

Eh oui, il doit y avoir un couple de français ici!

Nous passons la soirée dans la ville, avec un dernier bon resto et un lit confortable pour s'assurer d'avoir des forces demain. La carafe de blanc aura peut-être été la seule erreur de la soirée, quoiqu'elle nous a permis de dormir comme des masses dans un hôtel aussi peu cher que bruyant!

Day Two: un début en douceur

En ce dimanche des Rameaux, les locaux défilent dans les rues de Nanyuki alors que nous sortons de notre petit déj' au café Vision. Dernier achat de graines et autres fruits secs avant de prendre la route vers l'entrée du parc. Nous savons que la journée sera facile et les sourires sont sur tous les visages.


Défilé des Rameaux devant le Mont Kénya


Après 9km sur un chemin plutôt rock'n'roll, nous arrivons
à notre point de départ, tout propres et motivés. Christian,
notre guide, sait ce qui nous attend!

La balade de 3 heures aujourd'hui est chaude et poussièreuse. Il n'a pas plu en bas et nous faisons voler la cendre à chaque pas jusqu'à notre arrivée à notre premier camp, Old Moses. En chemin, nous entendons des éléphants, des colobes et reconnaissons des traces de léopard. Nous sommes entourés mais rien de trop gros n'est visible, d'une certaine manière une bonne chose! La faune et la flore commencent à se distinguer de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent ici quand nous atteignons les 3300 mètres.



Souimanga de Johnston


Francolin de Jackson


Toujours très cool...

Nous passerons la nuit là, au milieu des vents pas chauds
et des bruits de hibou après une partie de Time's Up improvisée
pour nous faire oublier qu'il fait froid.

Day Three: Un monde à part à portée de chaussures

Notre premier pas sera suivi de milliers d'autres aujourd'hui puisque nous partons pour 8 heures de marche. Nous prions tous que nos chaussures soient les bonnes, loin des ampoules et autres maux. Direction la vallée de Mackinder, après le passage de deux mini-cols et deux belles rivières encaissées. Nous rencontrons de nouveaux specimens toutes les dix minutes et l'on s'extasie devant l'adapation de la nature à des conditions plus que particulières.







Tentative de Titanic presque risible...
L'esprit est toujours au beau fixe et à la blague sur des chemins
plutôt tranquilles pour les jambes dans l'ensemble.

Rivière Ontulili

Lobelia deckenii

Rivière Liki North
Ils ont l'air tout petit nos amis!


Le brouillard nous rattrape quand nous basculons dans la vallée de Mackinder. Nous commençons à réaliser que nous allons nous geler de plus en plus, ayant déjà sur les fesses la plupart de nos épaisseurs. L'atmosphère est mystique, les nuages se déplacent à une vitesse ahurissante sous nos yeux émerveillés.



Un rufipenne morio nous fait un petit show de voltige.

Nous ne sommes vraiment que peu de choses dans ces
décors aux dimensions vertigineuses.


Pause déjeuner, nous apprécions les pâtes chinoises
bien chaudes préparées par notre chef ambulant.

La vallée que nous parcourons pendant quelques heures est
peuplée de plantes des plus intrigantes.
Gaël ne sait plus où donner de la tête au milieu de cette
forêt de séneçons géants.

Inflorescence de lobelia telkii ou les cheveux de Marge Simpson!
Ses poils étaient vraiment très doux.

Séneçon "chou"

Sai au milieu des dendrosenecio keniodendron
Nous savons maintenant où nous allons: tout au bout
de la vallée avant l'ascension.

Mousses aux couleurs incongrues



14km plus tard, nous arrivons au deuxième camp!

Arrivée du grand froid dès que le soleil se couche, nous nous réfugions dans la "salle à manger" pour nous gaver de thé et de riz aux légumes. Nous savons que la nuit va être dure sous la tente, dont les parois sont déjà gelées à 19h30 quand nous allons nous coucher. Malgré nos Damart et 5 autres épaisseurs, le froid est ciglant et nous ne fermerons quasiment pas l'œil de la nuit.

Day Four: Le sommet

Christian vient nous "réveiller" à 2h30 du mat'. Il est très dur de se changer et de se motiver à sortir de la tente. Pourtant c'est le grand jour, la raison pour laquelle on s'est caillés toute la nuit. La frontale bien ajustée, nous entamons ce qui fut sûrement la chose la plus difficile que j'ai réalisé: trois heures de marche dans la nuit noire, la peau cinglée par la neige et les vents, ne voyant qu'à peu près où nous mettons les pieds. Les pauses sont fréquentes mais courtes car nous nous refroidissons très vite arrêtés. Les jambes se font lourdes, douloureuses. L'altitude commence à vraiment faire effet, avec une envie de vomir quasi constante. Et puis...

... nous y sommes, juste avant le lever du soleil!

Nous sommes tous frigorifiés mais c'est Alex qui le montre le mieux!

Les émotions prennent le dessus à ce moment-là. Les larmes coulent de douleurs physiques et d'émerveillement face à ce spectacle hallucinant. Nous surplombons la quasi totalité du Kénya, les paysages changent à chaque seconde, au gré des vents et des nuages. Sai remercie Dieu, nous buvons le thé le plus réconfortant de notre vie en tentant de faire disparaitre nos engelures.







Après une heure à 4985m, nous quittons Lenana pour redescendre vers Camp Shipton. Nous nous rendons compte de ce que nous avons traversé de nuit, nous nous abreuvons des paysages, malgré des genous flageolants. Ce n'est que le début d'une longue descente.



Une définition photographique du mot immensité...
Notre camp est en bas, vert et abandonné,
où nous attend un petit déjeuner revigorant.


Nous reprenons la même route qu'à l'aller, sous la pluie et la grêle. Les pas se déroulent, nous sommes sur un faux-plat version descente, cela fait presque du bien aux muscles que de travailler comme cela.


Les damans des rochers jouent à cache-cache.



21km et nous atteignons de nouveau Old Moses Camp. Nous nous empressons de manger et d'aller nous réfugier dans nos tentes pour récupérer de cette journée sans fin. Crevés mais ravis, nous nous endormons en nous refaisant le film d'une journée hors du commun.

Day Five: This is the end...

8h, le campement est démonté, le petit déj' gloutonné et l'équipe se réunit une dernière fois avant les deux heures de marche qu'il nous reste à effectuer. Sans l'assistance des 8 personnes ci-dessous, il nous aurait été pratiquement impossible d'achever notre mission. Nous leur devons beaucoup et nous exprimons les uns après les autres notre éternelle gratitude.




Et voilà, nous en avons même oublié de faire la photo de fin, avec les traces de fatigue et le manque de douche pendant 4 jours. Nous rentrerons sur Nairobi vers 17h, absolument exténués et près à nous taper un super repas de chez Anghitis, notre resto indien préféré. Douches, diaporama des photos, nous nous coucherons comme des poules, après avoir eu, pour ma part, beaucoup de mal à monter les quelques escaliers qui me séparent de ma chambre.

Rien que de taper ceci aujourd'hui, une grosse boule d'émotion me noue la gorge. Certes Seb, ce n'est pas le record du groupe mais je reste convaincue que cela fut l'une des plus belles expériences de ma vie, de part son intensité et sa beauté.

Merci à vous Gaël et Alexia d'avoir fait ce voyage mystique avec moi. Il fallait des gens spéciaux pour réaliser cette entreprise et vous avez été de parfaits compagnons de marche, dans le rire et la douleur.

Sai, you've been an absolute star over the past five days and I'm eternally greatful for your support and your bouts of laughter that have made it a lot easier for everyone.

Christian, Geofrrey and the crew, thank you so much for your help and your open-mindness. We wouldn't have made without you and your joie de vivre helped us go beyond our potential.

Kka xx