vendredi 28 octobre 2011

Au nord, y'avait Samburu...

Bonsoir à tous,

Je prends finalement le temps de vous raconter mon aventure dans le nord du Kenya pendant les vacances de la Toussaint et vous consacre une partie de mon samedi. Certes, cela fait deux semaines que je suis rentrée mais les journées s'enchaînent et les soirées sont plutôt consacrées aux innovations culinaires qu'à l'écran de mon ordinateur.

Le temps écoulé m'a aussi permis de calmer ma colère qui est montée graduellement pendant ce voyage, pour cause d'un guide des plus minables - mais d'un cuisinier fantastique :-) Le mec s'est fait un maximum de tunes sur mon dos et celui des deux touristes allemands que j'accompagnais. Mauvais hôtel à Isiolo, panne de mini-bus à répétition, des réflexions honteuses et une non-connaissance criante de la faune et flore kényanes. Bref un niais de première mais qui n'a quand même pas réussi à nous pourrir notre trip.

Non parce que Samburu, c'est un nouvelle perle à ma collection d'Afrique de l'Est. Les pluies étaient arrivées et les contrastes de végétation et d'habitats furent des plus magnifiques, sur fonds d'écran assez délirants. Nous avons passé la matinée de dimanche à scruter le Mont Kenya autant que nos rencontres animales. Pourtant, ces dernières furent nombreuses et très originales. En effet, Samburu accueille une autre panoplie de Grands Cinq dites spéciaux. Je vous laisse les découvrir au milieu du petit récit photographique de quatre jours sur les routes et chemins kényans.

C'est, je crois, la première fois que je pars en vacances toute seule. Je ne mets que très vraiment mon visage sur cette page mais je pense que je vous aurais pourtant bien fait rire, mon sac au dos sur une 125, sans casque bien sûr! Soleil radieux, vent dans les cheveux, il fallait en profiter pendant cinq minutes avant de me retrouver au milieu d'un matatu bondé. Balade pour traverser une bonne partie du centre-ville, le plan en tête, j'arrivais quelque peu en sueur au bureau de l'agence. Direction Navaisha pour récupérer mes compagnons de voyage mystérieux...

Spéciale dédicace à toi tout seul!

Le marabou est beaucoup plus joli
quand on ne le voit pas vraiment.

Dîner en extérieur, frontale bien positionnée et soirée de déconnexion: lecture, cartes d'anniversaire (le mois d'octobre est quelque peu chargé sur ce front) et G&T. Le matin, le ciel joue avec le lac.

Les jacinthes d'eau, introduite pour éliminer les nitrates
déversés par les nombreuses serres qui bordent les rives du lac,
commencent à devenir un fléau envahissant. Elles n'en reste
pas moins jolies, même sans fleur.

Martin-pêcheur pie sur fond de papyrus


Nous quittons Navaisha vers 13h, après que Stefan et Lisa soient allés se balader dans Hell's Gate. Sur mon programme, c'était l'heure d'arrivée à Samburu, à 5 heures de route! Douleurs mensuelles, j'ai fait des grosses siestes, étalée dans le bus avec mon bouquin et mon iPod.

Nous nous arrêtons aux chutes de Thompson.
C'est pas Victoria du haut de ses 87m mais l'air était pur.



Maman daman de rocher, cousine de l'éléphant, et ses petits
(pas de blague, cf le souffle coupé!, juin 2010)

Qui a dit que le Kénya était sec?

Nous arriverons en début de soirée à Isiolo, accueilli très rapidement par l'appel à la prière mais il fut beaucoup plus long de trouver une chambre pour la nuit. Nous étions apparemment trop exigeants... Bref, nous faisons des pieds et des mains pour être à 6h30 le lendemain à l'entrée du parc où nous aurions dû camper... Nous partons à l'aube après avoir passé le barrage policier qui empêchent les trajets de nuit sur cette route parfois chaude.


Le soleil et la rivière Ewaso Ng'iro nous accueillent à Samburu...

... et Zazou aussi!

L'arrière du parc est très aride, il faut d'ailleurs déjà bon à
sept heures du mat'.

Rose du désert ou baobab chacal -
tu te rappelles les mini-baobab de Baringo Jean?

Petit match de "bois de fer" en ce samedi matin pour les impalas.

Leurre de tisserin

1er des Spéciaux: Gazelle de Waller ou gazelle-girafe.
Toute sa partie avant est relativement menue mais
son arrière-train est plutôt développé. Sa mini-version
se confond ici avec les branchages.

La présence de l'eau est confirmée avec
l'apparation de palmiers dattiers géants.

Number 2: l'oryx beisa. Le groupe protégeait un jeune
impala mort naturellement...

... de ce genre d'individus! Ah les vautours (celui-ci charognard),
sujet d'une discussion mythique dans la cave de Gaël :-)

Touraco à ventre blanc. En anglais, il s'appelle
go-away-bird du fait de son cri onomatopéien.

Aigle huppé
Samburu est certainement un paradi pour les oiseaux.
Seb, tu aurais trop kiffé!

Numéro 3: le zèbre de Grevy
Non seulement ses rayures sont différentes mais il
est aussi plus impressionnant physiquement.

On dirait un genre d'euphorbe mais rien de sûr...

Oh une crevette de babouins!

Balade matinale

Elle s'en allait au même endroit que moi, on s'est
retrouvés nez à nez à la sortie des toilettes!

Samburu, on y voit plein de petites bêtes, fautes de voir
beaucoup de grosses. Je ne sais où elle allait mais le mythe
de la tortue lente fut contrarié par cet individu.

Varan des savanes en plein bain

Numéro 4: la girafe réticulée, aux tâches très démarquées.

Autour non identifié

Numéro 5: Les autruches somaliennes, de très loin par contre.
Le mâle a le cou bleu-gris.

Varan des savanes sorti du bain!

La rivière boueuse serait son nom en français. Nous
sommes sur de la terre bien rouge.

Celle-ci elle est pour toi ma Quit!

Cette espèce de girafe devient de plus en plus foncée en vieillissant,
les tâches s'effaçant. I lfaut dire qu'il y a du soleil par ici!

Au fond la pluie...

Pintade vulturine aux magnifiques couleurs

Une pluie, forte et froide mais qui ne dure que dix minutes.

Toi tu n'es pas vieux du tout!

On finit l'après-midi avec un grand troupeau d'éléphants
revenus sur Samburu après les récentes pluies. Cet
éléphanteau faisait plier le bois en se grattant l'oreille!

Madame balèze n'a pas eu besoin de zoom!

Outarde houpette

Celle-ci est pour Euan, grand fan de mangouste.
C'est la première fois que j'en chope une debout :-)

Nids de tisserins

Nous passons la nuit dans des huttes au bord de la rivière. Plein de petites bêtes autour de la moustiquaire mais un calme incomparable pour un repos tranquille.

Rythme de safari, couché tôt, levé tôt



Un touraco différent nous accueille aujourd'hui.

Vous comprenez maintenant la raison de son
derrière si musclé?

L'oryx beisa est plutôt original, non?


Chacal, faute de félin pour le moment

Ils ont des oreilles d'âne ces zèbres bizarres!

Quand je vous dis que l'on a vu plein de petites bêtes intéressantes!

Si vous avez des enfants en bas âge, évitez la photo
ci-dessous qui portrait ce lièvre africain sous un
tout autre angle...

Un aigle martial l'a attrapé! Nous avions vu la moitié du
corps dans ses serres mais je n'ai pas remarqué l'autre
moitié en train d'être avalée!

Passage gore puisque cet autour gabar ne laisse apparaître
que la queue de son déjeuner: un gros lézard!

Outarde kori en cours de danse

Juste avant de sortir du parc, nous apercevons les raisons
de ce qui apparaissait être un embouteillage de mini-bus.

Son grand-père n'était pas loin, repu.
Des faux airs de Sean Connery d'après Stefan!

Recyclage de termitière

Arrêt dans un village Samburu pour les autres


Les pastoralistes du coin emmènent leurs bêtes à la rivière
pendant que nous petit-déjeunons de crêpes au citron.

Nous quittons Samburu, mais nous emmenons
le mont Kenya avec nous jusqu'à Nyeri.


Nous nous arrêtons bien vite sur la route du retour.
Les tribus locales, en froid constant, se sont frictionnées
dans la nuit autour Archer's Post.

Les armées kényane et anglaise patrouillent à 30 minutes
de l'entrée de la réserve, à 10 minutes de notre campement.

Nous finissons par être escortés par la police kényane au milieu d'un convoi de dix véhicules. Je dois bien avouer qu'il y avait une certaine tension dans la voiture, même si le guide jouant au cowboy détendait l'atmosphère. Malgré tout, nous avons vu des blessés graves, des femmes marchant le long de la route les enfants, fuyant les violences. La tension semble s'aggraver.

Je me déclare road trip fan!

Depuis, l'école et son rythme bien chargé a repris le dessus. Nous vivons une saision des pluies intense, provoquant de belles inondations sur le campus. Je ne quitte plus mes belles bottes en caoutchouc de Mamimo pour passer d'une leçon de CP à un cours de Terminale.


La situation au Kenya n'est pas aussi dramatique que les media veulent bien le décrire. La crise est ici aussi, alimentaire principalement avec une inflation désinvolte des produits de première nécessité. Kibaki veut finir sa carrière de président avec une petite guerre et, il l'espère, une gloire éternelle. Les représailles semblent vouloir se faire en centre-ville de Nairobi. Nous avons pour la première fois cette semaine fait une similuation d'évacuation du bâtiment en cas d'attaque extérieure. Ça a filé la chaire de poule aux mômes, les petits ont ressenti une tension anormale et ont commencé à pleurer, les profs n'en menaient pas large non plus... On est obligés de dire aux parents que l'on est près, au cas où.

Il est tard, il me prend toujours beaucoup plus de temps que je ne le prévoie de mettre ce blog à jour. Je vais remettre mes guides de la faune et la flore kényanes sur les étagères et aller m'écrouler. Piscine et boulot demain, je reçois une dizaine de profs de français mardi pour une mini formation-discussion sur les programmes et la modération de niveaux. Du jargon pour la plupart d'entre vous!

Je vous embrasse.
Kka x